Les peintures murales du Pays des Écrins
À la découverte des trésors cachés des églises et chapelles du Pays des Écrins
Ici, les églises et chapelles ne racontent pas seulement la foi, elles dessinent à même les murs l’histoire de toute une vallée. Dans le Pays des Écrins, les peintures murales pullulent, véritables BD médiévales destinées à marquer les esprits. Réalisées pour la plupart à la fin du XVe siècle, elles s’inscrivent dans un contexte de reconquête religieuse face à l’hérésie vaudoise. L’archevêque d’Embrun, Jean Baille, relance alors la construction de lieux de culte dans des vallées désertées par les prêtres.
Mais attention : ce ne sont pas des fresques. La technique de la fresque, plus onéreuse, est rarement utilisée. Ici, on peint sur mur sec, avec des pigments souvent simples – ocres, rouges – moins coûteux, mais tout aussi parlants.
Ces œuvres servaient à catéchiser. Et souvent, c’est la Vierge Marie qu’on retrouve au centre. Dans les Hautes-Alpes, elle est omniprésente, protectrice et miséricordieuse, parfois même à la place du Christ dans les scènes du Jugement dernier. Un fait rare, comme sur le tympan de la cathédrale d’Embrun.
L’église des Vigneaux : un chef-d’œuvre saisissant
Si tu dois en voir une seule, va aux Vigneaux. Sur le mur extérieur de l’église Saint-Laurent, une scène saisissante : les sept péchés capitaux – orgueil, luxure, gourmandise… – sont avalés par un dragon et plongés en enfer. Petite touche précieuse : un pigment vert, rare et cher, souligne la botte de la Luxure, figure féminine séduisante et maquillée. Frissons garantis.

Où les voir ?
Vallouise-Pelvoux, L’Argentière-la-Bessée, Puy Saint-Vincent, Prelles, Bouchier, La Roche-de-Rame… chaque église ou chapelle du territoire a son lot de trésors peints.

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